Libération conditionnelle
Quelles sont les conditions pour obtenir une libération conditionnelle ?
De manière générale, le détenu peut demander une libération conditionnelle s'il a effectué un certain temps en prison, qu'il a fait des
Dans certains cas particuliers, le condamné peut être mis en liberté conditionnelle sans avoir à répondre à ces conditions. C'est le cas :
Lorsqu'il est âgé de plus de 70 ans Lorsqu'il est le parent d'un enfant de moins de 10 ans ou, s'il s'agit d'une femme, qu'elle est enceinte Lorsqu'il est gravement malade.
Conditions tenant au temps passé en prison
La personne détenue peut bénéficier d'une libération conditionnelle lorsqu'elle a effectué au moins la moitié de sa peine en prison, dans la limite de :
15 ans pour un délinquant primaire 20 ans pour les délinquants en état de récidive .
La personne condamnée à la
18 ans de prison pour les délinquants primaires 22 ans de prison pour les délinquants récidivistes.
Conditions tenant à la personne condamnée
Le condamné doit également prouver qu'il fait des
Exercice d'une activité professionnelle, suivi d'un stage ou d'un enseignement Suivi d'une formation professionnelle Participation essentielle à la vie de sa famille (sa présence est essentielle pour l'éducation d'un enfant par exemple) Nécessité de suivre un traitement médical Efforts dans le but d'indemniser les victimes Implication dans un projet sérieux d'insertion ou de réinsertion (par exemple, une activité de bénévolat ou associative).
Le fait d'avoir un logement à la sortie de prison est essentiel pour obtenir une libération conditionnelle.
Conditions particulières pour certains condamnés
Le bénéficiaire d'une libération conditionnelle doit obligatoirement être placé sous bracelet électronique lorsqu'il a été condamné à :
Une peine de réclusion criminelle à perpétuité Une peine supérieure ou égale à 15 ans pour une infraction faisant encourir un suivi socio-judiciaire Une peine supérieure ou égale à 10 ans pour une infraction faisant encourir une rétention de sûreté.
Cette règle n'est pas applicable lorsque le condamné a déjà fait l'objet d'une
Par ailleurs, un détenu étranger qui fait l'objet d'une interdiction de vivre ou de circuler sur le territoire français, d'une mesure d'expulsion ou d'une obligation de quitter le territoire français peut bénéficier d'une libération conditionnelle uniquement si cette mesure est exécutée à la sortie de prison.
Si la personne condamnée a plus de 70 ans, elle peut obtenir une libération conditionnelle quelle que soit la durée de la peine qui lui reste à effectuer.
La libération conditionnelle lui est accordée dès lors que sa réinsertion est assurée (par exemple, elle suit une thérapie).
Le condamné doit justifier qu'il bénéficiera d'un logement ou qu'il sera pris en charge (exemple : en maison de retraite) à sa sortie de prison.
Une telle libération n'est pas accordée en cas de risque de renouvellement de
La personne condamnée à une peine inférieure ou égale à 4 ans ou pour laquelle il reste 4 ans de prison à accomplir, peut bénéficier d'une libération conditionnelle lorsque :
Elle dispose de l'autorité parentale sur un enfant de moins de 10 ans qui réside habituellement à son domicileElle est enceinte depuis plus de 12 semaines.
Toutefois, la libération conditionnelle ne peut pas être accordée à la personne condamnée pour un
Le condamné atteint d'une maladie grave peut bénéficier d'une
Un an après le début de la suspension de peine, le condamné fait l'objet d'une expertise médicale.
Il peut obtenir une libération conditionnelle si :
L'expertise médicale démontre que son état de santé (physique ou mental) est incompatible avec l'incarcération Et qu'il bénéficie d'une prise en charge adaptée à sa maladie.
La suspension de peine n'est pas accordée s'il existe un risque grave de renouvellement de
Comment obtenir une libération conditionnelle ?
Faire une demande de libération conditionnelle
Dès qu'il est admissible à la libération conditionnelle, le condamné est prévenu par le greffe de
À partir de ce moment, le détenu peut faire une demande de libération conditionnelle.
La demande est faite par
Elle peut être transmise par lettre RAR ou remise en main propre :
Au greffe du Jap du tribunal judiciaire dans le ressort duquel la personne estincarcérée ou domiciliéeOu au chef de l'établissement pénitentiaire dans lequel le condamné est incarcéré.
Durant toute la procédure, le condamné peut être assisté d'un avocat. S'il n'a pas les ressources financières suffisantes pour engager un avocat, il peut demander l'aide juridictionnelle.
Traitement de la demande de libération conditionnelle
Le
Dans les autres cas, la demande est traitée par les juges du
À la suite de la demande de libération conditionnelle, le Jap mène une enquête et peut demander l'avis du
Il dispose d'un délai de 4 mois à compter de la demande pour organiser un
Si le condamné et le procureur de la République sont d'accord, le Jap peut accorder la libération conditionnelle sans qu'un débat contradictoire ait lieu.
Après ce débat, le Jap rend un
Le condamné peut faire un recours contre cette décision en saisissant la
La libération conditionnelle peut être accordée par les juges du
Une peine de plus de 10 ans de prison La réclusion criminelle à perpétuité , peu importe le temps de prison restant à accomplirUne peine de réclusion criminelle de plus de 15 ans pour laquelle un suivi-socio judiciaire est encouru, peu importe le temps de prison restant à accomplirUne peine de prison pour avoir commis un acte de terrorisme .
Avant d'examiner la demande, les juges du Tap doivent obtenir l'avis d'une commission chargée d'évaluer la dangerosité du condamné.
Pour se prononcer, ces juges doivent avoir reçu l'avis d'un représentant de
Ils doivent également entendre le
Les juges du Tap rendent un
Le condamné peut faire un recours contre cette décision en saisissant la
La libération conditionnelle peut également être accordée sans demande du condamné. Dans ce cas, il faut que le Tap ait été saisi par le Jap ou le
Quelles sont les mesures à respecter en cas de libération conditionnelle ?
Durant la libération conditionnelle, le condamné est assisté et contrôlé par le Jap et un
Il doit se soumettre à des obligations et interdictions fixées dans le jugement qui lui a accordé une libération conditionnelle. Ces mesures sont applicables pendant une durée limitée.
Obligations et interdictions liées à la libération conditionnelle
Le condamné peut notamment être obligé à :
Répondre aux convocations du Jap Recevoir les visites d'un CPIP Se domicilier dans un logement déterminé Prévenir le service pénitentiaire d'insertion et de probation de ses changements d'emploi et de domicilePrévenir le SPIP de tous ses déplacements de plus de 15 jours Indemniser les victimes Justifier qu'il paye les sommes dues au Trésor Public Se soumettre à une injonction de soins s'il a été condamné pour une infraction faisant encourir un suivi socio-judiciaire.
Il peut également lui être interdit de :
Fréquenter certains endroits déterminés (exemple : débit de boisson) Fréquenter certaines personnes (exemple : victime ou complice )Utiliser un compte de réseau social pour une durée maximale de 6 mois.
La personne condamnée à une peine d'au moins 7 ans de prison pour avoir commis une infraction pour laquelle un
Il en est de même pour la personne condamnée à une peine d'au moins 5 ans d'emprisonnement pour avoir commis des
Durée des obligations et interdictions liées à la libération conditionnelle
Le Jap ou les juges du Tap fixent la durée pendant laquelle le condamné doit respecter ces obligations et interdictions.
La durée des mesures est plus ou moins longue en fonction de la peine prononcée contre le détenu.
La durée de ces mesures ne peut pas dépasser de plus d'un an la durée de la peine restant à accomplir dans le cadre de la libération conditionnelle.
De plus, ces mesures sont applicables pour une durée de 10 ans maximum.
Si la libération conditionnelle est accordée pour 5 ans, la personne condamnée peut être obligée de respecter les mesures fixées par le Jap, pendant 6 ans maximum. En revanche, si la libération conditionnelle est accordée pour 11 ans, le condamné sera soumis à des obligations et interdictions pour une durée de 10 ans maximum.
Si le condamné a été condamné à la
Dans quels cas la libération conditionnelle prend-t-elle fin ?
La libération conditionnelle peut se terminer soit à la fin du
Si aucun incident n'est intervenu pendant le
Lorsque la personne condamnée ne respecte pas les obligations et interdictions auxquelles elle était soumise pendant le
Il en est de même si elle commet une nouvelle infraction pendant ce délai.
L'annulation de cet
En cas d'annulation, la personne condamnée retourne en prison pour la durée de la peine qui lui restait à accomplir au moment de sa mise en liberté conditionnelle.
Si l'annulation est due à la commission d'une nouvelle infraction, la peine prononcée pour cette infraction se cumule à la durée de la peine restant à subir au moment de la mise en liberté conditionnelle. Par exemple, si le reste à subir est de 2 ans et que la peine prononcée est de 3 ans de prison, le condamné restera 5 ans dans l'établissement pénitentiaire.
Références
- Code de procédure pénale : articles 729 à 733 Procédure de libération conditionnelle
- Code de procédure pénale : article 712-7 Compétence du tribunal de l'application des peines
- Code de procédure pénale : article D524 Délai pour examiner la demande de libération conditionnelle
- Code de procédure pénale : article D535 à D542 Obligations et interdictions de la libération conditionnelle